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Foncier logistique

La question du foncier et de l’immobilier logistique est posée en Bretagne.

Dans un contexte de ZAN, le foncier et l’immobilier logistique questionnent les professionnels du secteur et les collectivités en charge de l’aménagement du territoire. A quoi doit ressembler l’entrepôt de demain en Bretagne ? La réponse est à inventer collectivement, dès maintenant. Alors voici quelques pistes de réflexion…

Logistique : foncier et immobilier sous tension en Bretagne

Pas trop chère, rapide, de très haute qualité, durable, respectueuse de la planète et des humains, agile et réactive : la logistique se doit d’exceller. Ses infrastructures, routes, ports, rails mais aussi entrepôts, aussi doivent performer.

La loi Climat et Résilience de 2021 a posé l’objectif d’atteindre le ZAN d’ici 2050 (Zéro Artificialisation Nette). Mais la Bretagne dispose d’un parc d’entrepôts et de plateformes logistiques peu étendu (le plus petit parc des régions françaises, d’ailleurs, source Afilog, 2023). Et en Bretagne comme ailleurs, les activités logistiques ne sont pas toujours accueillies à bras ouvert par les EPCI ou les riverains, souvent par méconnaissance.

Les activités économiques de production et de distribution sont soutenues par des chaînes logistiques. Ces dernières sont conçues en mêlant dynamique (flux de marchandises qui se déplacent) et statique (stockage). Gros mot il y a encore quelques années, le stock reprend des couleurs. Ce stock est indispensable pour accompagner la détente des flux (réduire les flux tendus) et les travaux pour augmenter les taux de remplissage des camions.

La question n’est donc pas de savoir SI on a besoin d’entrepôts pour approvisionner un territoire. Est-ce qu’on se demande si on a besoin d’un château d’eau pour approvisionner une ville ? Non. La question est de savoir où l’on positionne le château d’eau (ou l’entrepôt), comment on le dimensionne, comment on le conçoit.

L’entrepôt de demain en Bretagne est évidemment durable 

Les plateformes logistiques doivent être économiquement performantes tout en respectant l’environnement, le territoire où elles sont implantées ainsi que les personnes qui y travaillent. Concrètement, l’entrepôt de demain doit être :

  • Au bon endroit
  • Ecologique
  • Acteur clé de l’énergie
  • Optimisé
  • Compétitif

L’entrepôt de demain est au bon endroit

C’est où, le bon endroit ?

La localisation d’un entrepôt est absolument stratégique pour plusieurs raisons. D’abord, on cherche à réduire les distances parcourues pour des raisons économiques et environnementales. Idéalement, la plateforme est située au barycentre des fournisseurs qui l’approvisionne ou des clients qu’elle livre. Plus le barycentre est proche, moins les véhicules (chargés ou vides) parcourent de kilomètres. Ainsi, la localisation de l’entrepôt devient stratégique pour réduire les délais de livraison et les kilomètres parcourus.

La localisation d’un entrepôt est également décidée à la lumière du bassin d’emploi. Ce dernier doit permettre de fournir la main d’œuvre suffisante et avec les bonnes compétences pour assurer le fonctionnement de la plateforme. La proximité avec un bassin d’emploi a des conséquences directes sur la fidélisation des équipes d’abord. Elle a également un impact non négligeable sur la réduction des kilomètres parcourus par les équipes. Il y a là un enjeu environnemental et social qui tend à s’affirmer ces dernières années.

Enfin, d’un point de vue territorial, l’entrepôt doit être localisé pour maximiser son utilisation et limiter ses nuisances. Comme toute activité économique, il s’agit là de mesurer l’impact coût / bénéfice pour le territoire. On parle bien ici du territoire concerné par l’entrepôt, qui dépasse bien souvent les limites de l’EPCI.

Il peut donc s’agir de neuf, d’amélioration de sites existants, mais aussi de réhabilitation de friches industrielles ou logistiques.

Les leviers pour que les entrepôts bretons soient aux bons endroits

Premier levier à actionner : poursuivre et amplifier le travail de fond pour l’acceptabilité de la logistique. De la même manière qu’on ne peut pas refuser par principe un château d’eau sur un territoire, on doit accueillir des activités logistiques pour le maintien ou le développement des activités économiques indispensables à la population sur place. Les conditions de cet accueil peuvent être discutées, mais pas le principe.

Du foncier logistique doit être identifié et réservé dans les documents d’urbanisme (SRADDET, PLUi…). Le dimensionnement des surfaces et des localisations pertinentes pour la logistique à l’échelle de la Bretagne serait utile. Les chiffres clés relatifs à l’immobilier logistique en Bretagne sont alarmants. La cartographie des surfaces pertinentes permettrait par exemple d’évaluer cette pénurie de terrains disponibles au regard des besoins anticipés.

La zone concernée par une plateforme logistique dépasse le plus souvent les frontières de l’EPCI où elle est située. Le maillage pertinent d’un territoire s’appuie donc utilement sur la coopération entre EPCI. Il s’agit là d’un levier de long terme mais très puissant.

Enfin, l’accessibilité physique de l’entrepôt par ses salarié.e.s est aussi un levier quant à sa localisation. Des efforts sont encore souvent à mener pour favoriser la mobilité durable des salarié.e.s : horaires des transports en commun, sécurisation de la circulation en modes doux aux abords de la plateforme, etc.

L’entrepôt de demain est écologique

La plateforme logistique de demain en Bretagne est évidemment écologique pour respecter l’environnement, pour faciliter son intégration paysagère et pour préserver la biodiversité.

Les leviers pour des entrepôts logistiques écologiques en Bretagne

Les certifications environnementales peuvent être d’excellents guides pour développer des entrepôts : Haute Qualité Environnementale, BREEAM, LEED -Leadership in Energy and Environmental Design, BiodiverCity, Effinature…

Plusieurs leviers peuvent être actionnés :

  • Matériaux et techniques de construction, minimisation de l’empreinte carbone à la construction, mais aussi tout au long du cycle de vie de la plateforme
  • Utilisation des ressources (eau, énergie)
  • Biodiversité
  • Intégration paysagère
  • Gestion des déchets
  • Recyclage – réutilisation des cartons

L’entrepôt de demain est acteur de l’énergie

Implanté sur des surfaces souvent significatives, l’entrepôt doit devenir un acteur clé dans l’écosystème de l’énergie, de la production à la consommation. Les plateformes logistiques doivent œuvrer pour réduire leur dépendance aux énergies fossiles. Pour cela, elles peuvent (et doivent de plus en plus : décret tertiaire par exemple) installer des panneaux photovoltaïques pour l’énergie solaire (toiture et ombrières de parking) ou des éoliennes. L’entrepôt devient alors producteur d’énergie pour ses propres consommations (bâtiment ou véhicules le fréquentant) ou pour alimenter le réseau.

Acteur de l’énergie, l’entrepôt l’est aussi en limitant ses consommations. Il s’agit ici d’activer les leviers de l’éclairage (LED) et de la température (froid pour les entrepôts frigo). Pour cela, la mesure de la situation actuelle est un excellent point de départ.

L’entrepôt de demain est optimisé

L’entrepôt logistique de demain en Bretagne se doit d’être bien conçu, d’abord pour limiter l’emprise foncière. Sa conception est également facteur ou non de bonnes conditions de travail pour les personnes y travaillant.

Les leviers mobilisables pour concevoir un entrepôt optimisé mobilisent par exemple les variables suivantes :

  • La taille de l’entrepôt
  • Son aménagement : des jumeaux numériques peuvent permettre de simuler les flux de marchandises et de personnes
  • Ses équipements : tout ou partie des activités de stockage et de préparation de commandes peuvent être mécanisées et/ou automatisées. Les transtockers (stockage vertical) permettent de limiter l’emprise au sol
  • Les outils utilisés à l’intérieur de l’entrepôt sont également les moyens d’optimiser son rangement (management visuel, WMS, intelligence artificielle…)

L’entrepôt de demain est compétitif

Un entrepôt compétitif permet de réduire les erreurs et le gaspillage… et donc d’utiliser la juste et nécessaire quantité de ressources.

Pour cela, les leviers actionnables sont variés et souvent issus des outils utilisés pour la performance opérationnelle. On parle de solutions numériques et de technologies (entrepôts intelligents) ou low-tech. On peut également évoquer la flexibilité des entrepôts dans leurs usages (mutualisation…).

Les stratégies pour anticiper dès maintenant l’entrepôt de demain

Plusieurs stratégies permettraient d’anticiper l’avenir de l’entrepôt :

  • La cartographie des surfaces logistiques nécessaires en Bretagne au regard des usages anticipés
  • Des partenariats public-privé pour imaginer et développer des entrepôts intelligents (neufs ou existants)
  • Des investissements dans la recherche et le développement de solutions innovantes pour les entrepôts du futur. Ces solutions peuvent être numériques et technologiques ou non (low tech) et peuvent concerner aussi les usages des bâtiments.
  • De la concertation et de la coopération pour anticiper les changements et dessiner ensemble l’avenir de la logistique, du foncier, de l’immobilier et des entrepôts en Bretagne.

Bref, le chantier est vaste et les enjeux sont là. Les parties prenantes sont nombreuses et poursuivent des intérêts parfois divergents. La coopération est évidemment la clé, qu’il s’agisse du dialogue entre les EPCI ou entre le privé et le public.