Les supply chains s’adaptent sans cesse aux besoins du consommateur final. Elles sont donc impactées par toutes les tendances de consommation.
Bretagne Supply Chain se donne pour mission d’éclairer les acteurs de toutes les chaînes logistiques sur les tendances de fond.
Consommer « responsable »
Les circuits courts
Sont dits courts les circuits de distribution n’ayant pas d’intermédiaire (ou 1 seul) entre le producteur et le consommateur final d’une part ou les circuits dans lesquels les lieux de production et de consommation sont géographiquement proches. Il peut s’agir de la vente à la ferme, par le biais des marchés ou des magasins de producteurs, la distribution de paniers (via les AMAP)…
Renforcée après plusieurs scandales dans l’industrie agroalimentaire, la part de marché des circuits courts représentait en 2017 entre 7 et 10% (Source INRA), même si l’impact écologique de ces circuits n’est pas toujours optimal par rapport aux circuits traditionnels.
Les impacts sur la supply chain des circuits courts sont variés :
- En termes de design de la supply chain: On note en amont que les fournisseurs peuvent avoir changé, qu’il y a évidemment moins d’intermédiaires, et en aval, que les points de contact avec le client final se sont transformés: les informations, notamment des commandes, passent par Internet, la mise à disposition des produits passe par de nouveaux points de vente physique, parfois éphémères…
- En termes de traçabilité, le consommateur final attend des informations sur le lieu de production, parfois même sur le producteur et les conditions de production.
La qualité nutritionnelle et environnementale des produits
Devançant la réglementation, une part croissante des consommateurs est de plus en plus en attente d’informations sur la qualité des produits qu’elle consomme. Cela se traduit par :
- L’explosion des produits bio même en grande surface
- Le succès de l’affichage Nutriscore dans les rayons
- Le déploiement d’applications smartphone pour décrypter l’impact du produit sur la santé et l’environnement (Yuka, QuelCosmetic…)
- Le déploiement de la blockchain dans l’agroalimentaire (poulets chez Carrefour, thon chez Petit Navire…)
Plus largement, il s’agit de redonner la maîtrise au consommateur final et de lui redonner confiance dans les produits qu’il choisit de consommer.
L’impact sur la supply chain est dans ce cas aussi très important et il peut là aussi se voir sur le design de la supply chain (depuis le choix et le suivi des fournisseurs de rang 1, 2, 3 et au delà en amont jusqu’au canal de vente, jusqu’au dernier mètre dans le point de vente en aval). L’impact des attentes clients se mesure également sur la traçabilité de bout en bout: il s’agit de transmettre au clients des informations produits, parfois en temps réel. Cette exigence de traçabilité peut exposer les chaînes logistiques à des risques d’image en cas de défaillance de l’un des maillons, mais c’est également pour chacun une opportunité de mieux maîtriser la chaîne et de mieux piloter les risques. C’est également l’occasion de repenser la RSE à l’échelle de toute la supply chain.
Les emballages
Les consommateurs finaux interrogent les emballages et donc toute la chaîne logistique en amont : développement du vrac, modification des matériaux vers plus de recyclable ou du bio-dégradable, suppression des sacs plastiques à usage unique, taille et remplissage des colis de la livraison e-commerce, gestion de ces déchets d’emballages…
Bretagne Supply Chain a organisé en 2019 un colloque sur cette question des emballages dans la supply chain que vous pouvez visionner en cliquant ici.
L’économie circulaire
Recycler, réparer, réutiliser, plutôt que de jeter : l’impact sur la supply chain commence dès la conception du produit et va jusqu’au service après-vente. La supply chain peut aussi créer de la valeur en lien avec l’offre faite au client sur des produits réparables, réutilisables, qui durent plus longtemps : vente de pièces, de prestations de maintenance, customisation…
Consommer « ATAWAD » (Any time, anywhere, any device)
L’e-commerce
L’enjeu pour les supply chains qui proposent un canal e-commerce est souvent de satisfaire un très grand nombre de clients (BtoB ou BtoC), dans un délai extrêmement court (la livraison en 24h est devenue un standard) avec une gamme de produits très large. Dans certains cas, le client n’est pas prêt à payer la livraison et souhaite pouvoir suivre son colis au fil des étapes de livraison.
Une supply chain adaptée au e-commerce :
- Pilote très finement ses stocks (mutualisés ou non avec les autres canaux)
- Peut être amenée à prévoir de la différenciation retardée
- Gère et analyse du big data, composé notamment des historiques de commande
- Gère des retours…
L’omnicanal
L’omnicanal, parfois appelé « commerce unifié » pose désormais des défis quotidiens aux supply chains, parmi lesquels :
- Le management des flux d’information entre les canaux et en temps réel
- La mutualisation ou non entre les supply chain dédiées aux différents canaux, à une market place, au e-commerce, aux magasins, à la vente à distance…
- La possible concurrence entre les canaux au sein de l’enseigne (jusqu’à la gestion des retours : une commande internet peut elle être retournée dans la boutique d’un franchisé ?)
- L’analyse et la capitalisation sur les données clients
- Les offres complémentaires (ex: ventes additionnelles lorsque le client vient en magasin récupérer son colis)…
Par ailleurs, l’omnicanal redonne ses lettres de noblesse à l’entrepôt, qui s’automatise, se mécanise et/ou qui emploie beaucoup de personnel pour relever simultanément les défis de rapidité et d’efficience, même pendant les pics d’activité.
L’omnicanal est aujourd’hui une source de progrès pour bon nombre de supply chains, une formidable opportunité de se réinventer en collaborant entre maillons.
Bretagne Supply Chain décrypte ces tendances avec ses adhérents pour les accompagner dans ces défis quotidiens.