Publié le 4 janvier 2023
Le lancement de la stratégie nationale logistique a été l’occasion pour l’exécutif de rappeler « le rôle pivot, catalyseur et de mise en réseau des pôles et clusters logistiques en région ». L’occasion pour Bretagne Supply Chain de revenir sur l’ensemble des actions menées par l’association.
« La filière logistique est essentielle pour notre activité économique, pour notre industrie, pour toutes nos consommations. Elle est stratégique pour notre résilience et notre activité économique. […] Nous pouvons affirmer que la logistique n’est plus un impensé politique, mais une filière très réactive où l’innovation est continue, et qui prend conscience de sa force, de sa responsabilité et de sa capacité à construire des solutions collectives ». Ainsi commence la nouvelle Stratégie nationale logistique, avec la prise de parole conjointe des ministères chargés de la transition énergétique, de l’industrie et des transports.
« Je ne dissocie par la logistique de l’industrie. Pour moi, il s’agit bien d’un seul et même écosystème. »
Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’industrie
La stratégie nationale logistique est issue des travaux menés, depuis 2019, dans le cadre du Comité Interministériel de la LOGistique (CILOG). Après deux premiers comités qui ont permis d’identifier les enjeux, la nouvelle stratégie vient définir les objectifs à atteindre et les actions à déployer.
Avant toute chose, la Stratégie repose le cadre des enjeux portés par le secteur et reconnaît la logistique, au sens large, comme « un secteur de poids, indispensable à toute l’économie, stratégique pour la performance économique de la France, de plus en plus innovant, historiquement méconnu et donc pas toujours traité au niveau pertinent ».
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Pour BSC, la supply chain est au cœur de la performance industrielle, encore plus sur un territoire excentré comme la Bretagne. L’ensemble des activités portées par BSC (ateliers, visites, colloques, groupes de travail, projets collaboratifs…) permet à ses adhérents (industriels, transporteurs, logisticiens, distributeurs…) de monter en compétences en croisant les regards, en partageant des bonnes pratiques et en co-construisant des solutions pertinentes et adaptées. |
La Stratégie nationale entend « faire de la France un territoire leader de la logistique durable en alliant performance et compétitivité au service de la souveraineté et de la résilience économique européenne ». Le plan d’actions associé regroupe 8 objectifs et 23 actions, dont certaines sont déjà largement traitées par Bretagne Supply Chain. Revue de détails…
Une gouvernance intégrant les Clusters régionaux
Avant tout, le premier objectif vise à « doter durablement la filière logistique d’une gouvernance structurée ». Outre les « CILOG » annuels qui continueront à piloter l’avancement de la stratégie, des conférences régionales de la logistique (CRLog) seront instituées tous les 2 ans pour structurer le dialogue public-privé et déployer des stratégies à l’échelle régionale. Pour rappel, la première conférence bretonne de la logistique se tiendra le 12 janvier prochain. Le dispositif sera complété à l’échelle (inter)communale avec la structuration de deux comités techniques de liaison de la logistique urbaine (CTLLU) pour les collectivités et les professionnels.
La stratégie propose aussi de « structurer une approche d’intelligence économique pour et par le fret et la logistique » pour mieux appréhender les enjeux de résilience et de souveraineté dans les différentes chaînes de valeur. Pour cela, la stratégie entend « s’appuyer sur le rôle pivot, catalyseur et de mise en réseau des pôles et clusters logistiques en région ». Un premier séminaire associant acteurs publics, privés, et académiques sera organisé au premier semestre 2023.
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C’est effectivement par un double prisme que ses adhérents et partenaires constatent la valeur d’une structure comme BSC : Véritable acteur du développement économique en Bretagne, BSC structure / forge / alimente et partage une vision systémique et transversale des activités de transport, de logistique et de supply chain en Bretagne. Cette vision traduit non seulement les enjeux mais aussi la complexité du sujet.Les actions de BSC se veulent opérationnelles et se situent près du terrain, pour mettre en mouvement et en réseau les acteurs et les territoires. BSC est d’ailleurs l’un des membres fondateurs du réseau des clusters et pôles logistiques en France. |
Pour compléter le dispositif, un Observatoire national de la logistique sera créé et une « étude de la demande de transport de marchandises à moyen et long termes » sera réalisé au premier semestre 2023. Cette dernière permettra d’anticiper les évolutions de l’économie et des tendances de consommation pour adapter le système logistique national. Des passerelles seront faites avec le Conseil national de l’industrie, le Conseil d’orientation des infrastructures ou encore la Stratégie française énergie climat.
La logistique au service de la reconquête industrielle
Le deuxième objectif de la stratégie vise à mettre en place des chaînes logistiques au service de la reconquête industrielle nationale et européenne. La stratégie entend faire des ponts entre secteurs d’activité et notamment vers l’industrie. Ainsi, des acteurs logistiques seront intégrés dans les travaux nationaux ayant des impacts forts sur les flux de produits. Un groupe de travail dédié aux enjeux logistiques sera d’ailleurs créé au sein du Conseil national de l’industrie. Objectif : prendre en compte, plus en amont, les enjeux logistiques dans les politiques concernant les modes de production ou de commercialisation et l’accompagnement de nouvelles filières en France (batteries, éoliennes…). Pour le gouvernement, il s’agit d’identifier les moyens d’actions (notamment la création de projets partenariaux via des appels à projets) permettant de massifier et mutualiser au maximum le transport de fret pour en optimiser la dépense énergétique.
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Chez BSC, industriels, transporteurs, logisticiens, distributeurs, organismes de formation, offreurs de solutions, territoires… échangent, partagent et façonnent la supply chain de demain en Bretagne. La mise en commun des attentes et besoins de chacun permet de construire des solutions adaptées au territoire et aux enjeux des acteurs bretons. BSC est un outil indépendant et performant pour créer de la transversalité entre secteurs d’activités, entre les entreprises et les collectivités et entre maillons de la chaîne logistique. BSC est donc un outil mobilisable par ses adhérents et partenaires pour la reconquête industrielle sur le territoire. |
Décarboner la supply chain
La stratégie prévoit d’encourager les entreprises à s’engager au sein des trois dispositifs du programme EVE (Engagements Volontaires pour l’Environnement : Fret21, Objectif CO2 et EVCOM) et de valoriser le référentiel nationale « RSE en logistique ».
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Depuis 2021, BSC a été référencé par les porteurs associés du programme EVE qui déploient le dispositif FRET21 (ADEME, AUTF et ECO CO2). Près d’une douzaine de chargeurs ont depuis été accompagnés par BSC, pour un gain potentiel de près de 14.000 tonnes de CO2 au travers de la mise en œuvre d’actions d’optimisation et de transition énergétique. |
La stratégie entend avancer « rapidement » sur le développement du ferroviaire, notamment avec le maintien des aides, l’attribution de sillons supplémentaires au transport de marchandises et des investissements ciblés, principalement en lien avec les dessertes des ports et des plateformes de transport combiné. Le fluvial et la cyclologistique sont aussi visés par les ambitions de la stratégie, avec, pour cette dernière, une première phase d’identification des besoins des acteurs et son intégration dans les plans vélos des agglomérations. A noter qu’un nouveau programme, nommé « REMOVE », accompagnera, dès 2023, les entreprises qui souhaitent actionner le levier du report modal.
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La question du report modal, notamment vers le ferroviaire et le maritime, sera au cœur des actions de BSC dès 2023, en lien avec les futures stratégies régionales qui devraient voir le jour dans les prochains mois. Valorisation de bonnes pratiques, partage d’expérience, accompagnement de projets territoriaux… : BSC s’impliquera fortement sur ces sujets structurants pour la Bretagne, déjà largement traités dans nos précédentes actions. |
La route n’est pas en reste avec la volonté du gouvernement d’élaborer, avec les professionnels, une « feuille de route » qui doit permettre, début 2023, d’identifier les freins et les leviers pour la décarbonation du secteur ainsi qu’un plan d’actions associé. La planification de cette transition énergétique des flottes doit permettre de donner de la visibilité aux acteurs. La feuille de route précisera les différentes motorisations / carburations possibles / souhaitées selon les échéances (2025 à 2050), le type de véhicule et l’activité, les capacités de production des constructeurs et la disponibilité des énergies alternatives et des réseaux de distribution.
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Depuis 2017, BSC co-anime un programme régional, soutenu par l’Ademe et la Région Bretagne, visant à accompagner entreprises et territoires dans leur prise de décision en matière de transition énergétique. Breizh [Bio]GNV, devenu Mixenn en 2021, entend fournir de l’information neutre et factuelle, partager les retours d’expériences des acteurs du territoire, identifier les innovations ou encore accompagner des projets territoriaux de transition. |
Reste l’épineuse question du financement. Sur ce sujet, la stratégie prévoit « d’inscrire cette transition très coûteuse, avec des montants croissants dans les années à venir, dans les perspectives d’aides financières publiques, tenant compte des faibles marges et donc capacités d’investissements des entreprises de transport routier ». Et la stratégie de rappeler les appels à projets et bonus écologiques mis en œuvre notamment pour accompagner l’achat de véhicules lourds électriques et hydrogène. A ce titre, l’appel à projets « écosystèmes de véhicules lourds électriques » sera relancé en 2023.
Attirer les talents
Le gouvernement annonce soutenir à l’avenir les acteurs privés dans la mise en œuvre d’actions pour que la filière dispose « des compétences nécessaires à son fonctionnement optimal » : communication vers le grand public, parcours de découverte des métiers, préparation des métiers de demain, lutte contre les discriminations, amélioration des conditions de travail…
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Depuis 2020, BSC et l’AFT, organisent chaque année en février Let’s GO, le grand rendez-vous de l’emploi et des métiers supply chain, logistique et transport dans le grand ouest : environ 3000 scolaires (collèges /lycées) et demandeurs d’emploi découvrent chaque année les opportunités offertes par ces métiers. En parallèle, après avoir participé au projet Perspectiv’Supply, BSC et ses partenaires lancent début 2023 ACT’Supply, un projet collaboratif pour améliorer les conditions de travail par le dialogue dans la supply chain. Autour d’un collectif de 10 entreprises pionnières, ACT’Supply entend construire des communs et des outils pour améliorer la santé et les conditions de travail des salariés en transport, logistique et supply chain. Outre ce nécessaire travail de communication autour des métiers logistiques, BSC accompagne les entreprises du territoire dans leurs réflexions sur l’évolution de leurs pratiques RH. |
Fluidifier et innover
Pour améliorer la compétitivité de la chaîne logistique, la stratégie mise sur la facilitation du passage douanier en France, sur l’augmentation de l’attractivité des ports français et de la compétitivité du pavillon routier français ou encore sur le renforcement de l’attractivité des plateformes aéroportuaires françaises pour les compagnies tout-cargo.
Le gouvernement entend aussi poursuivre le déploiement de l’innovation au sein de la filière. Elle rappelle le rôle joué par l’Agence d’innovation pour les transports ou encore par France Mobilités. Le programme « Logistique 4.0 » qui prévoit un soutien de l’Etat pour la digitalisation et la décarbonation des chaînes logistiques devrait, lui, être reconduit en 2023. Après plus de 60 projets déposés, l’appel à projets de 2022 a montré l’appétence des acteurs de la filière et le développement de projets structurants pour la filière.
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Les rencontres du réseau BSC sont un véritable terreau d’innovation où se croisent les bonnes pratiques, les idées innovantes, les tendances à anticiper, les opérationnels et les décideurs. Concrètement, BSC relaie à ses adhérents : Des appels à projets, des aides financières et des dispositifs d’accompagnement accessibles pour accompagner leurs transformations et leurs investissements (newsletter « financement ») Les sollicitations des entreprises innovantes du territoire qui souhaitent tester leur solution auprès du réseau BSC (newsletter « innovation »). |
Des bâtiments logistiques bien construits et bien situés
L’immobilier logistique aussi visé pour accompagner la décarbonation de la filière. Ainsi, la Stratégie appelle à la planification territoriale de l’armature logistique (infrastructures de transport, entrepôts, terminaux intermodaux) en concertation entre l’Etat, les régions, les collectivités et les acteurs privés. Objectifs : favoriser les organisations logistiques écologiques et limiter le mitage du territoire. Cette planification sera notamment au cœur des discussions de la Conférence régionale de la logistique. Outre le bon maillage des bâtiments, qui doit permettre de réduire l’empreinte CO2 des transports, les actions visant à réduire l’impact des bâtiments eux-mêmes seront poursuivis. Les échanges entre les acteurs de l’immobilier logistiques et l’Etat seront prolongés pour lever les freins à la densification de l’implantation logistique (construction en hauteur, réduction des surfaces de terrain non productives, production d’énergie…).
Une logistique urbaine durable
La stratégie annonce enfin la poursuite des travaux menés par les collectivités au travers des Chartes de logistique urbaine durable, avec la poursuite de la dynamique impulsée par le programme InTerLUD.
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Après avoir accompagné la métropole rennaise et les acteurs du territoire dans la construction de la Charte de logistique urbaine durable, BSC anime désormais les échanges avec les parties prenantes (acteurs publics et privés) pour déployer les actions. BSC mène en parallèle sur Brest Métropole un travail de concertation sur la logistique urbaine . |
Au-delà des priorités identifiées au niveau national, Bretagne Supply Chain poursuit son « rôle pivot, catalyseur et de mise en réseau » de cluster logistique en région, en prenant en compte les spécificités de la Bretagne pour accompagner le déploiement de supply chains durables au profit du territoire.