Publié le 3 avril 2019
Le projet SCOOP vise le déploiement de systèmes de transport intelligents coopératifs, basés sur l’échange d’informations entre véhicules et avec la route. La Bretagne figure parmi les sites pilotes.
SCOOP vise à équiper les véhicules de capteurs détectant des événements (route glissante, choc, freinage brusque…) et d’unités embarquées transmettant l’information aux autres véhicules et au gestionnaire d’infrastructures. De nombreux partenaires publics et privés sont engagés dans ce projet européen : des collectivités locales, des gestionnaires routiers, les constructeurs automobiles PSA et Renault, des universités et des centres de recherche, un opérateur télécom, un fournisseur de services de sécurité… Objectif de ces partenaires : déployer 3.000 véhicules sur 2.000 km de routes répartis en cinq sites (Ile-de-France, A4, Isère, rocade de Bordeaux et Bretagne).
Des services à destination des usagers
Un des objectifs de SCOOP est d’améliorer la sécurité routière, mais aussi la sécurité des agents d’exploitation qui interviennent sur les routes. C’est pourquoi la priorité a été donnée à des services d’alerte comme l’ « alerte chantiers », l’information sur les interventions en cours et la signalisation embarquée des événements dangereux (queue de bouchon, route glissante, animal sur la route, accident…).
La technologie développée dans le cadre de SCOOP doit permettre d’améliorer la sécurité en permettant aux véhicules de « parler » entre eux et d’échanger des données de base sur la sécurité. Grâce à la collecte de données par les véhicules et/ou l’infrastructure, les partenaires du projet espèrent une meilleure efficacité de l’information routière en temps réel. De plus, avec la possibilité de croiser des informations relatives aux parcs relais (emplacement, disponibilité de places de stationnement…) avec des informations relatives aux systèmes de transport (comme les emplacements des gares ferroviaires, des arrêts de bus ou des pôles multimodaux), ils devraient permettre la création de nouveaux services multimodaux (comme le covoiturage dynamique).
L’importance des gestionnaires d’infrastructures
Pour les partenaires du projet, l’intégration des gestionnaires d’infrastructures dans le circuit de l’information des usagers est un plus par rapport aux outils collaboratifs existants. Cette coopération permet aux gestionnaires de diffuser une information qualifiée, fiable et utilisable aux conducteurs, avec une maîtrise du début et de la fin de l’événement signalé.
Les gestionnaires routiers bénéficieront également d’une remontée en temps réel des événements se déroulant sur leurs réseaux. La réactivité des services de sécurité et d’entretien sera ainsi améliorée, garantissant aux conducteurs un niveau de service satisfaisant.
Pour Katell Kerdudo, responsable du Service Mobilité Trafic au sein de la DIR Ouest, « la participation des gestionnaires routiers à SCOOP@Ouest offre des perspectives de déploiement de services innovants à grande échelle. […] Une information issue d’un véhicule connecté pourra être diffusée au plus grand nombre sur les panneaux à messages variables ou via les informations aux médias. Dans l’Ouest, la mobilisation coordonnée des gestionnaires routiers contribue à la continuité des services numériques durant tout le déplacement des usagers, indépendamment des modes et de la domanialité des routes : l’information sera délivrée du piéton, aux transports en commun ferroviaires et routiers, à la voiture équipée. […] Le projet SCOOP permettra de préciser les conditions du déploiement à grande échelle des véhicules connectés. Les véhicules connectés sont un préalable nécessaire à l’arrivée des véhicules autonomes. »
La Bretagne en pilote
Dans le Grand Ouest, le projet fédère la Direction Interdépartementale des Routes Ouest, l’association ITS Bretagne, la Région Bretagne, les Conseils Départementaux des Côtes d’Armor et d’Ille et Vilaine, Saint-Brieuc Agglomération. Sur la région, ce sont plus de 400 km de routes qui seront équipés sur les axes Rennes – Saint-Brieuc, Rennes – Saint-Malo, Rennes – Nantes et Nantes – Saint-Nazaire.
D’après Katell Kerdudo, « en Bretagne et Pays de la Loire, la construction de données de mobilité dans SCOOP entre gestionnaires de transports en commun ferroviaires et routiers et gestionnaires routiers va notamment permettre d’expérimenter l’information multimodale dynamique, et le déploiement de services pour les transporteurs de marchandises. »
Des suites en chantier
Deux « projets fils » ont été lancés en 2016 : C-Roads France et InterCor. Ce dernier consiste en une extension de SCOOP dans les Hauts-de-France. Il développera également de nouveaux services dans la logistique : information sur les places de stationnement poids lourds, optimisation de l’accès aux ports…
De son côté, C-Roads France vise notamment à étendre la couverture géographique de SCOOP en Bretagne et à Bordeaux, et à développer de nouveaux services dans deux catégories : services urbains et à l’interface urbain/interurbain (information sur le passage des feux au vert, information sur les transports en commun…) et services au trafic de transit (information sur les services disponibles sur les aires, itinéraires conseillés…). C-Road vise ainsi à améliorer et étendre l’offre de services aux usagers : multi-modalité, informations autour des parkings (parkings relais, aires de repos, etc.), information aux nœuds routiers, données de sécurité à destination du fret…
La DIR Ouest vise à l’équipement (en orange sur la carte) de l’ensemble de son réseau de routes à chaussées séparées non couverts par le projet Scoop (en vert), alors que Vinci Autoroutes équipera les axes Le Mans – Nantes et Le Mans – Bretagne.