Publié le 12 décembre 2023
La Société Portuaire Brest Bretagne (SPBB) s’est vue accordé un contrat de concession de 40 ans par la Région Bretagne (propriétaire et autorité concédante), Brest Métropole et la CCI Métropolitaine Bretagne Ouest. 900 millions d’euros seront investis sur la période, dont un premier « choc d’investissement » de 500 M€ sur les dix premières années.
La SPBB a été créée il y a trois ans avec pour mission d’exploiter le port de commerce dans un format nouveau : une concession de 40 ans, couvrant un périmètre de responsabilité étendu.
Cette concession sur le long terme doit permettre d’engager les transitions structurelles nécessaires et de renforcer l’économie portuaire, au bénéfice du port, du territoire et des entreprises.
Le modèle économique de la SPBB lui permet d’exploiter les superstructures, les infrastructures et le plan d’eau sur le périmètre concédé (soit l’équivalent de 200 ha) et donc d’assumer « un rôle élargi, opérationnel en termes d’activités et d’investissements sur le long terme, tout à fait compétitif par rapport aux grands ports maritimes ».
Brest, port « entrepreneur » autour des filières historiques et des transitions
Le Port de Brest aura le double enjeu de consolider ses activités traditionnelles (la logistique et la manutention des marchandises) en diversifiant ses champs d’intervention.
Sur les filières historiques (matières premières agricoles, conteneurs, réparation navale…), le plan prévoit une mise à niveau des équipements et infrastructures existantes pour sécuriser et consolider leur activité.
Le Port de Brest devra aussi intégrer la question des transitions : nouveaux usages sur le marché alimentaire animal, développement des énergies marines, décarbonation des transports (ferroviaire, nouveaux carburants, propulsion vélique, électricité à quai…). Tout en tenant compte de la tension foncière et de l’objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN), la zone portuaire pourra accueillir des industries autour de la distribution d’énergies décarbonées, de la propulsion vélique, de la logistique décarbonée, de l’innovation maritime ou encore de la réparation durable.
Pour la Région, « l’ambition est grande et le port contribuera au développement des énergies renouvelables offshore avec également pour mission d’attirer des investissements, de bâtir des partenariats publics-privés, ou encore d’incuber des entreprises maritimes… ».
5 enjeux majeurs à relever
Les partenaires se sont retrouvés autour de cinq enjeux industriels forts pour porter le port de Brest vers un développement « durable et pérenne » :
- Brest comme port de service, autour de la Forme 1 et de l’élévateur à bateaux qui pourra aller jusqu’à 650 tonnes. En complémentarité avec Lorient et Concarneau, il pourra offrir une capacité d’accueil supplémentaire à des navires de taille moyenne sur pontons et l’accès à la mer pour des acteurs industriels ou logistique des transitions maritimes, énergétiques ou écologiques.
- Brest comme plateforme logistique multimodale. Situé au cœur du réseau européen (RTE-T) et consolidée autour de deux métiers (les matières premières agricoles et les conteneurs), Brest s’inscrit dans une organisation logistique multimodale (mer, route, train) et décarbonée : rail, logistique du dernier kilomètre, lignes décarbonées, produits biologiques…
- Brest ou la réparation navale durable. Autour des Formes 1, 2 et 3, la modernisation des outillages de réparation et de déconstruction navales et leur adaptation aux dernières normes environnementales et leur électrification doivent positionner Brest comme pilier régionale sur cet enjeu.
- Brest au service des énergies. Avec son quai dédié aux énergies, le port doit opérer une mutation pour aller vers des carburants moins carbonés (bioGNL, hydrogène…), vers l’autoproduction solaire, ou encore l’électrification des quais…
- Brest, terre d’accueil des EMR. Pour répondre aux ambitions nationales en matière d’éolien en mer, notamment flottant, le port accueillera les Energies Marines renouvelables (EMR) sur le polder. Le port de Brest va privilégier une activité axée sur la réalisation des flotteurs, avec une surface disponible de plusieurs dizaines d’hectares sur le terminal industriel. En complémentarité, Lorient, proche des futurs parcs de Bretagne sud, proposera une activité de service (préparation des derniers maillons des câbles ou lignes de mouillage et base de maintenance).
Ce plan ambitieux pour la SPBB s’inscrit dans la nouvelle stratégie portuaire régionale, « la Bretagne : un port, plusieurs quais ». Une stratégie porté par la Région Bretagne qui attend de ses ports qu’ils soient propres, sobres et producteurs d’énergie renouvelable, « au service de la transition énergétique, du développement territorial et des mutations des entreprises et filières vers une économie décarbonée ».