Publié le 16 avril 2025
Début avril, l’ADEME a publié un nouvel « avis d’expert » sur la transition écologique de la logistique. L’agence fait un constat peu optimiste sur la capacité du secteur à respecter ses engagements de décarbonation, sans nouvelles mesures « exceptionnelles », et donne ses clés pour décarboner le secteur, responsable de 16% des émissions de gaz à effet de serre françaises.
L’Ademe a étudié l’impact de la logistique dans sa définition la plus large, intégrant l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement des marchandises, de la production au stockage, du conditionnement à la livraison, en incluant également les déplacements des consommateurs.
Sur ce périmètre, les chiffres sont éloquents :
- Au moins 1,8 million de personnes employées en France et 10 % du PIB
- Une répartition modale largement dominée par la route (88%)
- Une multiplication par 2,4 du transport intérieur de marchandises par habitant depuis 1960
- Près de 5.000 tonnes.kilomètres par habitant par an en 2022
- 63 MtCO2eq émises par la logistique en France, soit 16 % des émissions nationales et quasiment le double des estimations souvent avancées (73% pour le transport, 14% pour les déplacements des consommateurs, 7% pour les emballages et 6% pour le stockage)
- 170 millions de mètres carrés d’entreposage en France, des grandes plateformes logistiques aux surfaces de stockage des magasins
- 4 % de l’artificialisation des sols en moyenne sur la période 2010-2019 (6 % en 2019)
Aujourd’hui, chaque aliment ou boisson consommé en France a généré en moyenne 1 400 kilomètres de transport sur le territoire.
Pour l’Agence de la transition écologique, si la logistique doit contribuer aux objectifs nationaux de baisse de 55 % des émissions de gaz à effet de serre nettes en 2030 par rapport à 1990, de neutralité carbone à horizon 2050, ou encore au respect des objectifs « zéro artificialisation nette » en 2050, ce sont bien les modèles logistiques dans leur globalité qu’il faut transformer.