Publié le 7 juillet 2023
Alors que la concertation se poursuit pour construire, avec les acteurs du territoire, la future « Charte de logistique urbaine durable » de Brest Métropole, l’agence d’urbanisme de Brest Bretagne (ADEUPa) s’est penchée sur les activités de transport de marchandises et de logistique dans la métropole. Regard sur les spécificités de la logistique urbaine brestoise.
Des volumes importants à destination des professionnels et des particuliers. Dans Brest métropole, 171 000 livraisons sont effectuées par semaine, dont 83 % à destination des professionnels et 17 % au profit des particuliers. Trois espaces concentrent d’importants flux logistiques : le cœur de métropole du fait d’une forte densité d’établissements économiques et de population, la base navale qui accueille le premier employeur du territoire et la porte nord-est de la métropole où sont installés de nombreux industriels, grossistes et professionnels du transport.
6,1% de l’emploi total de la métropole. Les fonctions de transport-logistique génèrent 6 580 emplois ; elles se développent sous l’effet de la dynamique industrielle et de la progression du e-commerce. Cet essor des livraisons en ville pose le défi d’une meilleure intégration de la logistique dans les espaces urbains afin d’améliorer les conditions de vie et de travail dans la métropole brestoise.
1.000 poids lourds et 15.000 véhicules utilitaires, très majoritairement diesel. La métropole, brestoise accueille 1.007 poids lourds dont seuls 13 d’entre eux roulent au gaz. 73 % du parc des PL dans Brest métropole dispose d’une vignette Crit’Air 1, 2 ou 3 (71 % en France). 15.223 véhicules utilitaires légers étaient comptabilisés au 1er janvier 2022, dont 95,2 % d’entre eux disposent d’une motorisation diesel. 4,5 % du parc est composé de VUL essence (481) et électrique (183). 84,3 % du parc des VUL dispose d’une vignette Crit’Air 1, 2 ou 3 (+7,5 points par rapport aux chiffres nationaux).
Des impacts environnementaux à maîtriser. Le transport de marchandises représente 8% des émissions de gaz à effet de serre (GES) (hors véhicules utilitaires) et jusqu’à 23% des émissions d’oxydes d’azote et de particules sur Brest métropole.
Des espaces à enjeux. Le cœur de métropole concentre une densité de population, d’établissements économiques, d’équipements et de fonctions. À ce titre, la cohabitation des activités de livraison de marchandises avec les autres usages est source de difficultés. Des situations de congestion automobile sont aussi observées aux entrées de ville. La base navale, génératrice de flux importants, et la porte nord-est de la métropole, regroupant une large part des activités logistiques, regroupent aussi des enjeux importants.
Des aires de livraison à optimiser. Dans Brest métropole, pour 31% des opérations, le stationnement se fait en double-file ou dans des zones interdites. Les enquêtes démontrent que les 120 aires de livraison de la métropole et autres emplacements de stationnement sont finalement peu utilisés car ils sont peu disponibles, mal positionnés ou mal configurés.
Des enjeux fonciers. Dans Brest métropole, en moyenne, 11 600 m² d’entrepôts sont autorisés chaque année (grossistes, drives des hyper et supermarchés, espaces de stockage pour particuliers et professionnels, plateformes de distribution). Cela représente la moitié des surfaces d’entrepôts autorisées dans le pays de Brest. Les entrepôts et les entreprises de logistique sont concentrés dans quelques secteurs clés : la porte nord-est de la métropole avec des activités installées dans différents espaces économiques (Kergonan, Kergaradec, Lavallot, Saint-Thudon), le secteur de Kescao-Kerjean au Relecq-Kerhuon en entrée sud de la métropole et le port. Actuellement, selon les professionnels de l’immobilier d’entreprise, le marché de l’entrepôt est très tendu dans le pays de Brest. L’offre disponible est rare. La faible rentabilité des investissements et la rareté du foncier disponible freinent les projets.