Publié le 20 août 2019
A l’occasion de la signature d’une convention avec le Groupe La Poste début juillet, Brest Métropole a affiché ses ambitions en matière de logistique urbaine. Au menu : coopération avec les acteurs locaux et innovation.
A Brest comme ailleurs, la question du dernier kilomètre s’avère de plus en plus prégnante en matière de circulation, d’environnement et de performance économique. Consciente de ces problématiques, Brest Métropole a rappelé début juillet vouloir prendre les mesures nécessaires. Objectifs : réduire les nuisances générées par la circulation des véhicules de livraison, contribuer à la politique de réduction des émissions de polluants et améliorer la compétitivité de la livraison de marchandises.
En matière de mobilité, la métropole s’est déjà engagée dans une politique affichée comme ambitieuse au travers de son PLU « facteur 4 ». Des efforts sont ainsi déployés pour faciliter les déplacements, construire une alternative à la voiture individuelle et limiter la pollution de l’air. Pour Brest Métropole, son action dans la mise en oeuvre d’une logistique urbaine « durable » doit s’inscrire dans cette dynamique de progrès. Et à ce titre, elle entend encourager toutes les initiatives permettant d’améliorer la logistique urbaine sur son territoire.
La Poste, premier partenaire de Brest Métropole
Première action concrète de cette volonté affichée, la métropole a décidé de signer, début juillet, une convention de partenariat avec le groupe La Poste. Objectifs :
- Apaiser les flux routiers logistiques et en réduire les nuisances
- Réduire leurs impacts environnementaux et sanitaires
- Conserver une dynamique forte et un modèle économique durable en coeur de ville
- Favoriser le développement de circuits de proximité
- Mieux intégrer la logistique urbaine dans un tissu urbain toujours plus contraint et dense.
Brest Métropole, futur lieu d’innovation pour la logistique urbaine ?
Au travers de cette convention avec La Poste, Brest Métropole a rappelé ses objectifs sur la question de la logistique urbaine. Ainsi, la métropole a annoncé travailler en premier lieu sur sa politique de gestion de la logistique urbaine sur le territoire. Des réglementations spécifiques pourraient ainsi voir le jour pour avantager les « services de livraison à haute performance environnementale » (véhicules propres, optimisation de la taille des véhicules aux volumes transportés, qualité d’insertion au contexte urbain…).
Autre axe de travail mis en avant : la poursuite du déploiement d’un réseau de stations d’approvisionnement en énergies propres (électrique, GNV, biogaz) ouvertes au public, réparti sur le territoire et de densité suffisante.
La métropole entend aussi intégrer la logistique urbaine dans les futurs aménagements urbains en intégrant des espaces logistiques « correctement dimensionnés, bien situés et bien desservis ». Dans ce cadre, la collectivité devrait favoriser l’émergence d’Espaces Logistiques Urbains (ELU) en zones denses et d’un ou de plusieurs Centres de Distribution Mutualisés (CDM) multi-opérateurs, permettant la massification des flux amont, la mutualisation de la distribution en centre-ville et le stockage déporté pour les commerçants et les PME du centre-ville.
Enfin, la métropole s’est engagée à examinera les conditions d’implantations de consignes automatiques à colis multi-opérateurs et le développement de points de livraison chez les commerçants.
La Poste s’engage
En réponse à ces priorités affichées, La Poste s’est engagé à développer la livraison du courrier en « mode doux » (à vélo, à pied ou en tricycle électrique) pour les petits colis et en véhicules à faibles émissions et électriques pour les plus volumineux. Sur Brest, La Poste a ainsi mis en place 80 tournées de distribution via ces modes (29 piétons, 15 tournées en vélo à assistance électrique et 32 tournées en véhicules électriques). Les tournées piétonnes utilisent aujourd’hui les modes de transports de la métropole (notamment le tram). Dans les années à venir, le groupe convertira progressivement le reste de ses tournées diesel vers des solutions alternatives (vélos à assistance électrique, chariots piéton, utilisation des transports en commun, véhicules électriques ou GNV…). A la condition (clairement mentionnée) que les bornes électriques et les stations GNV soient en nombre suffisant sur le territoire…
La Poste s’est aussi engagée à sensibiliser ses collaborateurs et ses sous-traitants aux règles de cohabitation en secteur urbain dense (adaptation de la vitesse, non-stationnement sur les pistes cyclables, précaution avant l’ouverture des portes des véhicules, précaution vis-à-vis des angles morts…) et aux évolutions du code de la rue (vélo rue, sas vélo, zone de rencontre…).
Pour répondre aux attentes de la collectivité, La Poste travaillera en collaboration avec d’autres acteurs locaux pour créer un ou plusieurs centres de mutualisation. En fonction du contexte local, cela pourra se traduire par l’aménagement des surfaces logistiques urbaines dont La Poste est actuellement propriétaire ou locataire ou qu’elle pourrait acquérir, ou par l’utilisation d’ELU ou de CDU mis en place avec le soutien de la métropole et/ou par de la sous-traitance aux entreprises gestionnaires des espaces logistiques urbains métropolitains.
La convention prévoit aussi la poursuite de l’implantation de consignes et de relais mais aussi le développement de services de gestion de stocks et d’approvisionnement pour tous les utilisateurs (particuliers, commerçants, artisans, entreprises, voire collectivités).
Sur le territoire brestois comme ailleurs en France, La Poste créera avec des partenaires locaux (transporteurs, clients chargeurs, énergéticiens, associations de commerçants…), une entité « Urby » en charge de proposer des services logistiques et la gestion de ces espaces logistiques de proximité.
Vers une instance de coopération métropolitaine
Première du genre, la convention entre la Métropole et La Poste n’est cependant pas appelée à rester la seule. Le document ne présente ainsi aucun caractère exclusif et Brest métropole reste libre de mettre en place toute convention similaire avec les opérateurs de son choix. La Convention n’accorde, par ailleurs, aucun droit ou avantage spécifique au profit de La Poste : « tout opérateur économique étant libre de s’engager dans la mise en oeuvre de la politique de Logistique Urbaine définie par Brest métropole dans les mêmes conditions ».
Dans ces conditions, Brest Métropole a annoncé vouloir installer une « instance de coopération » sur son territoire. Objectif : instaurer un dialogue entre les collectivités, les opérateurs logistiques et les commerçants, mettre en place des solutions d’accompagnement des politiques de développement économiques en faveur des entreprises et des commerçants du territoire et imaginer des solutions de logistique urbaine innovante intégrant la dimension numérique.