Publié le 3 avril 2019
Le 20 juin dernier, Bretagne Supply Chain et ses adhérents ont visité les installations du chantier de transport combiné Rennes Terminal. L’occasion d’échanger avec Jean-Baptiste, Matthieu et Patrick Lahaye sur l’avenir du fret ferroviaire en Bretagne.
Utilisateurs de la solution rail-route CombiWest jusqu’à sa liquidation en avril 2016, certains transporteurs bretons dont Trans-fer, filiale du groupe Lahaye Global Logistics, et leurs clients chargeurs ont décidé de ne pas abandonner le fret ferroviaire breton.
Ainsi est né, en octobre 2016, Rennes Terminal (également filiale du groupe Lahaye Global Logistics), aujourd’hui en charge de la gestion du chantier de transport combiné rennais. Pour le groupe Lahaye, habitué au ferroviaire depuis 2011 avec l’activité de transport combiné rail-route Trans-fer, ça a été une nouvelle activité à appréhender.
17h49 précises
Deux lignes, opérées par Naviland Cargo, sont actuellement opérationnelles vers Lyon, via Dijon, et Marseille et déjà empruntées par des transporteurs bretons, dont Denoual et Rouxel. Le train, pouvant aller jusqu’à 750 mètres de long, soit 40 wagons pour une charge utile de 1 100 tonnes, part tous les soirs à 17h49, rigueur du planning ferroviaire oblige. L’activité a débuté fin 2016 par des « demi-trains » qui rejoignaient Paris pour être massifiés avec des trafics en provenance du Nord de la France, avant de descendre sur Lyon. Depuis le 12 juin dernier, les volumes étant suffisants, ce sont des trains complets qui partent de Rennes Terminal directement sur Dijon puis Lyon.
Le site dispose aujourd’hui de cinq voies, d’un locotracteur, d’un portique et d’un reachstacker (un deuxième devrait suivre prochainement). Les trois hectares du chantier permettent en parallèle le stockage de 240 UTI et d’y effectuer des prestations de nettoyage et de réparation de conteneurs. Rennes Terminal emploie aujourd’hui cinq collaborateurs, sous la houlette de Christophe Huard, le responsable d’exploitation.
Des perspectives encourageantes
Pour Matthieu Lahaye, directeur de pôle chez Lahaye Global Logistics, le ferroviaire pâtit encore d’une image peu encourageante pour les chargeurs et transporteurs français qu’il faut encore convaincre. La hausse des prix des sillons, l’entretien du réseau, le manque de souplesse sur les délais par rapport à la route et la priorité donnée aux passagers face au fret sont aussi des freins bien identifiés. Matthieu Lahaye espère ainsi une politique incitative de la part de l’Etat pour encourager le report modal ainsi que la poursuite de la remise en état du réseau et des installations. Mais aussi des efforts de communication de la part des acteurs du ferroviaire pour faire évoluer l’image du mode.
Après un peu plus de six mois d’activité, l’entreprise se montre plus que confiante. Convaincue de l’avenir et de la pertinence de la solution ferroviaire à la porte d’entrée de la Bretagne, elle souhaite aujourd’hui stabiliser cette première ligne avant d’envisager à la fois d’autres destinations, vers le Nord et l’Est de la France et vers l’Europe, et d’autres offres, notamment pour accueillir du conventionnel. En parallèle, Lahaye Global Logistics complètera prochainement son offre combinée par des pré et post-acheminements au GNV, lui permettant de proposer à ses clients une offre « décarbonée » de bout en bout.