Publié le 7 août 2020
Grâce au dispositif FRET21, les chargeurs peuvent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et valoriser ces actions auprès de leurs parties prenantes. Revue de détails d’actions déployées par les entreprises engagées.
Optimisation des charges palettisées, réduction des trajets à vide, gestion mutualisée des approvisionnements, optimisation de l’affectation des productions et des clients, utilisation des modes alternatifs à la route, choix de transporteurs labellisés… Les actions pouvant être mises en œuvre par les chargeurs pour optimiser leurs transports et limiter les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées sont nombreuses.
Piloté par l’AUTF, l’Ademe et le Ministère chargé de l’écologie, le dispositif FRET21 a été créé pour aider les chargeurs à réduire les émissions de GES générées par le transport de leurs marchandises. Démarche volontaire, il permet à chaque donneur d’ordre :
- d’identifier les actions internes susceptibles d’être mises en œuvre pour réduire les émissions de GES liées aux transports
- de quantifier l’impact de la mise en œuvre de ces actions en termes de gains GES
- de valider la pertinence de ces actions et de se fixer un objectif de réduction
Des groupes tels que Seb, Carrefour, Renault, Coca-Cola, Hénaff, Isover, Orlait, Carambar, Chep ou encore Nestlé ont sauté le pas et se sont engagés volontairement à optimiser leur logistique pour limiter leurs émissions.
Retour sur les actions déployées par le Groupe EQIOM, qui vient de renouveler son engagement dans Fret21.
EQIOM : le transport de matériaux de construction s’engage
Réduire les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre liées à son activité de transports de matériaux s’inscrit dans la volonté d’EQIOM d’être leader des solutions « éco-responsables » de son secteur. Dès 2017, EQIOM a été le premier groupe de matériaux de construction à s’être engagé dans la démarche Fret21.
A l’issue de sa première période d’engagement de trois ans, EQIOM affiche une réduction de 5% de ses émissions de gaz à effet de serre, soit 2.700 tonnes de C02 évitées et 80% des objectifs atteints dans un contexte « pas toujours propice ». L’industriel a décidé de poursuivre son engagement sur les trois prochaines années.
Cinq projets liées aux transports dans ses branches Ciments et Granulats ont été initiés par le groupe sur sa première période d’engagement :
- Mise en place du « double fret » pour limiter les transports à vide des marchandises ensachées en augmentant les retours en charge. Résultat : sur 2019, 72% des retours à charge, soit 9% d’émissions évitées.
- Doublement des volumes transportés par le rail. Sur 2019, malgré les grèves, l’entreprise a atteint 89% de transports ferroviaires, soit 24% d’émissions évitées.
- Réduction du tonnage transporté par la route entre les différents sites par la réduction les distances parcourues et l’utilisation du rail et du fluviomaritime quand c’était possible, soit 10% d’émissions évitées
- Exploitation de véhicules consommant des carburants verts (GNL, GNC, Ethanol…) en nouant de nouveaux partenariats (mise en service de 4 camions à motorisation verte par gaz naturel et bioéthanol il y a un an) qui ont permis d’enregistrer une baisse des émissions de 5%
- Sensibilisation et incitation des transporteurs partenaires à la signature de la Charte Objectif CO2 ou à l’obtention du label associé.
« Nous nous réjouissons des résultats obtenus pour ce premier challenge même si nous n’avons pu atteindre nos ambitions à 100%. Nous n’en sommes que plus motivés et nous impliquerons d’autant sur ces trois prochaines années ».
Jérôme Becamel, Responsable logistique chez EQIOM.
Le biogaz a fait son entrée chez EQIOM
Depuis le premier trimestre 2019, EQIOM a mis en service quatre camions au GNV et au bioéthanol. Le groupe a positionné ces véhicules sur différents flux :
- La boucle entre le nord et la région parisienne pour la branche Ciments est assurée notamment par 2 tracteurs GNL (Transports Mauffrey Littoral & Transports Hautier)
- Les livraisons entre la plateforme logistique EQIOM Granulats de Vernou (77) et le sud de l’Ile-de-France sont assurées entre autres par un tracteur fonctionnant au GNC (Transports PREJAM)
- Un tracteur au bio-éthanol circule entre l’Allemagne et la région Alsace-Lorraine pour la cimenterie d’Héming dans le cadre des approvisionnements en matières premières (Transports Kuchly)
Chargeurs : engagez-vous !
L’engagement dans le dispositif FRET21 permet aux entreprises volontaires de disposer d’outils leur permettant d’évaluer et de suivre leurs émissions et les résultats des actions engagées :
- Un catalogue de fiches actions
- Un outil de suivi qui fournit la somme des économies de CO2 engendrées par les différentes actions menées
- Une calculette qui permet la valorisation des gains en CO2 liés à la mise en œuvre d’une action
Les actions sur lesquelles les entreprises peuvent travailler au travers de FRET21 sont réparties autour de quatre axes complémentaires :
- « Taux de chargement » (optimisation des charges palettisées, des conditions de livraison, réduction des trajets à vide, gestion mutualisée des approvisionnements, écoconception…).
- « Distance parcourue » (optimisation du positionnement des sites, de l’affectation des productions et des clients…).
- « Moyen de transport » (choix et optimisation des véhicules routiers, utilisation des autres modes).
- « Achats responsables » (sélection des transporteurs, choix de transporteurs labellisés…).
Une fois le plan d’actions défini, chaque entreprise volontaire est invitée à signer un accord avec l’Ademe dans lequel elle précise un objectif de réduction des émissions de CO2 et s’engage à mettre les actions retenues pour y parvenir et à suivre leurs résultats tout au long de la période d’engagement (3 ans). L’ensemble des chargeurs est susceptible de s’engager, quelles que soient leur taille et leurs activités.
Bretagne Supply Chain vous accompagne
Pour s’engager, les entreprises volontaires ont deux choix : constituer le dossier en interne ou être accompagnées par un prestataire référencé par l’AUTF et l’Ademe.
Dans le premier cas, l’entreprise bénéficiera d’un support technique léger mais doit s’assurer de disposer en interne des ressources à même de constituer son dossier avec un minimum d’aide extérieure.
Si elle souhaite disposer d’un accompagnement technique approfondi, l’entreprise doit sélectionner un prestataire externe référencé par l’Ademe et l’AUTF. Cette prestation peut aujourd’hui être réalisée par Bretagne Supply Chain et faire l’objet d’une subvention de l’Ademe qui peut atteindre les montants suivants :
- Petite entreprise (< 50 salariés, CA compris entre 2 et 10M€) : taux de cofinancement de 70% (subvention plafonnée à 3500€)
- Moyenne entreprise (< 250 salariés, CA compris entre 10 et 50M€) : taux de cofinancement de 50% (subvention plafonnée à 3000€)
- Grande entreprise (≥ 250 salariés, CA supérieur à 50M€) : taux de cofinancement de 40% (subvention plafonnée à 2800€)