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Étudiants de l’IGR x Bretagne Supply Chain : améliorer les conditions de travail en logistique via la structure organisationnelle de la supply chain

Publié le 8 juillet 2022

Comme l’an passé, les étudiants en master « Gestion de production logistique achats » de l’IGR ont collaboré avec bretagne Supply Chain. Si l’année dernière il n’y avait qu’un groupe de trois étudiantes, cette année ce sont 12 étudiants qui ont planché sur des sujets supply chain et conditions de travail. Répartis en deux groupes, les étudiants ont soutenu leurs résultats devant devant la Carsat, Bretagne Supply Chain et leurs professeurs. Désormais c’est l’heure du bilan. Retour avec les étudiants sur ce projet .

Elles étaient six filles : Aubane Magnier, Clarisse Ventura, Emma Tardivel, Léa Quemener, Maud Ezanic et Mélissa L’Helgoualc’h. Pendant huit mois, accompagnées par Elodie Le Provost, déléguée générale de BSC et leur professeur Vincent Hovelaque elles ont travaillé sur la structure organisationnelle des GMS en lien avec la réduction de la pénibilité au travail. Une collaboration réussie entre l’IGR et Bretagne Supply Chain encore.

BSC : Comment avez-vous appréhendé le sujet ? Défini la problématique ?

En novembre 2021 nous avons reçu pour sujet « les stratégies supply chain des enseignes de la GMS ». Sujet assez vaste de prime abord, nous avons commencé à définir les stratégies supply chain de plusieurs GMS. Par la suite, nous avons approfondi les aspects santé et conditions de travail des maillons de la chaîne. Notre projet a été réalisé dans le cadre du projet Perspectiv’Supply, mené avec la CARSAT Bretagne.

Une organisation bien rôdée

Travailler à six a nécessité une organisation et une coordination durant toute la durée du projet. Par expérience, nous avons choisi de travailler en binôme au début. Puis, dans un second temps de restituer à l’ensemble du groupe les avancées de chaque binôme lors de réunions. Nous avons été guidées par Elodie Le Provost lors de rendez-vous fréquents nous permettant de créer un fil conducteur. La problématique a été définie assez naturellement. Nous avions chacune émis une proposition. Puis les avons confrontées lors d’un rendez-vous avec Elodie Le Provost et Vincent Hovelaque, responsable du Master 2 GPLA. Ainsi, la problématique était : en quoi la structure organisationnelle de la supply chain des GMS peut-elle réduire la pénibilité au travail ?

BSC : Comment avez-vous collecté vos données ? Les avez-vous traitées ? Quels sont les résultats ?

Notre collecte de données s’est déroulée en deux étapes. Notre premier point d’entrée était une recherche documentaire sur le sujet pour constituer une revue documentaire par enseigne de GMS. Nous avons décidé de recenser le maximum d’informations clés par enseigne. Nous avons au départ été freinées par les articles payants des différents journaux numériques. Bretagne Supply Chain nous a financé l’abonnement au magazine LSA, la source principale des articles nous intéressants. Nous avons ressorti un tableau comparatif des différents éléments clés des supply chain des enseignes GMS présentes en Bretagne. Les enseignes étudiées étaient Casino, Carrefour, Intermarché, Leclerc, Super U, Aldi et Lidl. Nous avons également fait des recherches théoriques sur le passage de commandes, les flux de commandes, la préparation et le transport.

Entretiens qualitatifs auprès des entreprises de la GMS

Ensuite, nous avons effectué des entretiens qualitatifs avec des employés des enseignes travaillant pour les plateformes de GMS. Là encore nous avons été freinées par le peu de réponses favorables à l’entretien. Cependant, nous avons pu échanger avec des correspondants de la base Intermarché de Saint-Gérand, Casino de Limoges et la plateforme Carrefour Le Rheu. Nous avons pu interviewer ces professionnels et mettre en évidence les problématiques centrales de la supply chain des GMS. En les rencontrant, nous avons complété nos recherches théoriques, et les avons confronté avec le fonctionnement des GMS. Cela nous a permis de compléter et confirmer notre tableau comparatif. Puis de nous concentrer sur les enseignes GMS les plus fournies d’informations, à savoir Carrefour, Intermarché et Casino.

Nous avons également disposé d’informations grâce aux diverses entreprises dans lesquelles nous sommes en alternance.

BSC : Quelle a été la collaboration avec la CARSAT ? Avec BSC ?

Entre novembre et juin, nous avons travaillé en étroite collaboration avec Elodie Le Provost, déléguée générale de Bretagne Supply Chain. Des réunions étaient organisées régulièrement avec elle pour nous guider dans ce travail. Début juin, nous avons fait une présentation de nos recherches et analyses à plusieurs membres de la CARSAT. Ensuite, nous avons réalisé un travail de groupe en atelier, avec les membres de la CARSAT. L’objectif était d’échanger, compléter les informations grâce à leurs connaissances et expériences. Puis de proposer des axes de travail pour améliorer les conditions de travail.

Un projet enrichissant

BSC : Que retenez-vous de ce projet ? Qu’est-ce que cela vous a apporté personnellement dans votre réflexion professionnelle ?

Ce projet fut très enrichissant ! A la fois par le travail d’équipe, le contenu transverse du projet, et les échanges avec un service plutôt éloigné de notre corps de métier et domaine d’études. Il nous a permis de prendre conscience des différents aspects en lien avec les conditions de travail. Mais aussi de penser supply chain, c’est-à-dire une chaîne logistique intégrée de bout en bout. Cela nous a également permis de découvrir, ou pour certaines d’approfondir plus en détails le domaine de la GMS.

Nous avons compris notamment qu’un enjeu important se situe entre les fournisseurs et les plateformes des GMS. En effet, une collaboration plus forte entre ces deux acteurs aurait un impact positif sur l’organisation de tous les maillons de la chaîne. De plus, cela aurait un impact sur les conditions de travail. Sans oublier la satisfaction client, l’amélioration du transport par l’optimisation des camions. Par conséquent, la réduction de l’empreinte carbone de la chaîne logistique.


IGR x Bretagne Supply Chain : les étudiantes

Aubane Magnier

Jeune ingénieure en Agroalimentaire, j’ai poursuivi en Master 2 Gestion de Production Logistique et Achat afin de me former davantage en Logistique. J’ai donc intégré la STEF en alternance en tant qu’assistante logistique. Ayant effectué un an d’alternance dans le service qualité d’une PME, j’ai pu découvrir le monde de l’industrie. Grâce à ce projet j’ai pu étudier tous les niveaux de la supply chain.

Clarisse Ventura

Après un cursus scolaire axé mathématiques, j’ai poursuivi en master en gestion de production logistique achats dans le but de me former aux problématiques de la Supply Chain. Après un stage en planification opérationnelle au sein du Groupe Rocher en master 1, j’ai continué dans le Groupe en planification stratégique et ai intégré l’IGR en alternance pour la seconde année de master. Mon parcours dans le process diffère du monde des GMS. C’est pourquoi ce projet m’a permis de connaître et comprendre ces contraintes de ce milieu. Par les entretiens et visites, j’ai pu assimiler en pratique la théorie vue en cours, ce qui est toujours plus parlant.

Emma Tardivel

J’ai d’abord eu 1 an d’expérience professionnelle au service transport logistique de l’entreprise Hubbard (entreprise avicole). A l’issue de cette année d’expérience, j’ai décidé de reprendre un master GPLA au sein de l’IGR tout en restant dans l’entreprise Hubbard en alternance. Depuis maintenant 2 ans, mes missions tournent autour de la prévision de production et ordonnancement au sein du service Planning. Ces deux expériences dans le domaine de la Supply Chain, d’abord transport puis prévision, m’ont beaucoup apporté pour avoir une vision plus globale d’une entreprise d’export. Il me manquait cependant la partie amont et aval que j’avais moins côtoyé. Le projet Perspectiv Supply a alors été l’occasion pour moi de découvrir une partie de la chaîne que je connaissais peu, celle des plateformes de distribution. J’ai maintenant une idée plus globale des différents flux jusqu’à l’arrivée finale du produit en magasin ainsi que des conditions de travail des employés qui participent au bon déroulement de ce process.


Léa Quemener

Après une première expérience professionnelle dans le milieu des ovoproduits au services production et qualité, j’ai intégré la Cooperl en septembre 2020. J’ai participé au déploiement d’un ERP sur l’un des sites de la société en tant qu’AMOA préparation de commandes et expédition et j’ai intégré depuis début 2022 un projet d’optimisation des processus logistiques à l’échelle du groupe.

Au cours de ce deuxième projet à la Cooperl, j’ai eu l’occasion d’échanger avec les services préparation de commandes et expédition des sites du groupe. Ces derniers m’ont fait part des problématiques qu’ils rencontrent face aux exigences des GMS.

Le projet Perspectiv’Supply à été l’occasion pour moi de faire le lien entre ma connaissance des fournisseurs et le fonctionnement des GMS ainsi que l’importance de la collaboration entre les maillons de la chaîne pour améliorer les flux et les conditions de travail.

Maud Ezanic

En alternance chez Linpac KP, entreprise de plasturgie, j’évolue au sein du service approvisionnement et planification depuis maintenant 2 ans. Dans le domaine des appros, je connais la forte pression mise aux fournisseurs afin de recevoir les matières premières (surtout dans la période actuelle). Le projet Perspectiv’Supply m’a permis de me remettre dans une dimension de supply chain, et qu’il faut prendre en compte les attentes et contraintes de tous. L’amélioration des conditions de travail et des flux ne peut passer que par là. Grâce aux visites et interviews que nous avons effectuées, j’ai maintenant un regard plus critique sur les GMS et leur plateforme. Nous sommes tous les maillons de cette chaîne et pouvons tous faire bouger les choses.

Mathilde L’Helgouac’h

Aujourd’hui en alternance chez Yves Rocher France, ce projet m’a permis de conserver un lien et d’approfondir mes connaissances sur le secteur de la grande distribution. En effet, j’ai eu une première expérience dans une conserverie de poissons en prévision des ventes et ADV. Ensuite, j’ai passé une année dans une entreprise spécialiste des repas snacking et traiteur en prévision des ventes et planification de la production. Grâce à ces deux expériences chez des fournisseurs de la grande distribution, j’ai appris les contraintes de cet acteur. Le projet Perspectiv’Supply m’a permis de connaître celles des plateformes de distribution des enseignes de GMS qui reçoivent les conséquences des contraintes d’une multitude de fournisseurs. Ainsi, je dispose maintenant d’une vision plus large de la gestion des flux dans les différents maillons de la chaîne et de son impact sur les conditions de travail.