Publié le 4 mai 2021
La Ville de Dinan lance une étude pour optimiser le transport de marchandises sur son territoire. Objectif : faire de la logistique urbaine un facteur de développement économique.
La Ville de Dinan entend « faire du dynamisme de centre-ville et de la préservation du cadre de vie un axe majeur de sa politique communale ». Consciente que les modes de consommation évoluent (e-commerce, circuits courts…) et que la logistique du dernier kilomètre représente 25% des coûts de la chaîne logistique globale, la collectivité souhaite optimiser cette étape logistique.
En parallèle, le Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) de Dinan Agglomération, lancé en novembre 2017, a mis en évidence que le secteur des transports représentait 32% des consommations d’énergie finale du territoire et 22% des émissions de gaz à effet de serre. Parmi celles-ci, 88% des émissions du secteur des transports sont issues de la route. Autre constat d’importance : les véhicules utilitaires légers sont ceux qui émettent le plus de GES, ils ne représentent que 7% des flux de marchandises mais sont responsables de 35% des émissions de GES. Pour Dinan, « agir sur la logistique urbaine, semble [donc] être un des leviers d’action pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques du PCAET et [contribuer au] dynamisme commercial de la ville ».
La collectivité souhaite donc aujourd’hui mieux connaître les enjeux liés à la logistique urbaine et identifier les leviers opérationnels à court et moyen terme. Elle vient de lancer une étude en ce sens.
Une étude, des enjeux multiples
Au travers de cette étude, les enjeux identifiés par la collectivité sont multiples :
- Développer une mobilité innovante, efficace et respectueuse de l’environnement (B to B / B to C).
- Fluidifier le trafic et répondre aux attentes nouvelles des usagers.
- Déployer les mobilités actives en sécurité et protectrices du patrimoine et mobilier urbain.
- Diminuer l’impact environnemental et les nuisances associées à la logistique urbaine.
- Faire de la logistique urbaine un facteur de développement économique.
- Renforcer l’attractivité commerciale de la Commune nouvelle de Dinan.
- Favoriser et développer les circuits courts.
L’étude doit ainsi fournir aux décideurs de la Ville de Dinan :
- Un diagnostic de l’activité de transport de marchandises et de logistique urbaine sur le territoire : quantifier et qualifier les flux, identifier les acteurs et leurs modes de transports respectifs, appréhender les atouts et les contraintes de la logistique urbaine en termes économique, social, environnemental et patrimonial.
- Un panel de solutions et de leviers, avec une attention particulière autour des espaces de logistique.
- Une feuille de route portant sur des actions opérationnelles que le territoire pourra mettre en place pour améliorer la logistique urbaine.
L’étude, dont le rendu devrait être finalisé d’ici la fin 2021, sera menée en trois phases.
Un diagnostic de la logistique urbaine sur la Commune de Dinan
Le cabinet retenu devra réaliser un diagnostic et faire ressortir les points forts et les points faibles du transport des marchandises et de la logistique à Dinan et sur les territoires environnants. Cet état des lieux intégrera des aspects économiques, sociaux, environnementaux et d’accessibilité spécifiques au territoire. Une quinzaine d’entretiens (fournisseur de service de logistique, acteurs économiques dont les commerçants, les producteurs…) sera programmée à cette occasion. Le rendu intégrera un rappel du contexte réglementaire, l’identification des principaux acteurs du territoire (logisticiens, transporteurs, producteurs, commerçants, acteurs publics…) concernés par la logistique urbaine, un inventaire des grands flux logistiques ainsi que la description des enjeux environnementaux et patrimoniaux (pollution de l’air, nuisances, émissions de gaz à effet de serre, dégradation du patrimoine et du mobilier…). Le prestataire devra aussi qualifier l’intérêt des parties prenantes pour des modes de transports innovants et respectueux de l’environnement, ainsi que les freins généraux à leur déploiement, mais aussi les nouvelles pratiques commerciales (e-commerce, circuits-courts, livraisons rapides, etc.) et leurs impacts sur la logistique urbaine.
Un focus sera réalisé à l’échelle du coeur de ville de Dinan (réglementation, occupation de la voirie, externalités négatives locales, rentabilisation des trajets de livraison et impact économique des questions logistiques, intérêt des acteurs pour des plates-formes mutualisées et les lieux de stockage-transit, flux logistiques (entrants / sortants).
Vers des actions innovantes
Sur la base de diagnostic, le prestataire devra proposer des actions « innovantes » sur la logistique urbaine « adaptées aux enjeux du territoire et à ses orientations stratégiques ».
Le cabinet qui accompagnera la collectivité devra ainsi établir une liste d’actions potentielles que la Ville et ses partenaires pourraient mettre en œuvre. Les projets attendus pourront par exemple porter sur les solutions de transport bas carbone et faiblement émetteurs de polluants atmosphériques (ex : GNV, vélo cargo…), la mutualisation des flux, le stockage et les consignes, la livraison, la rationalisation des tournées, le stationnement et les aires de livraison… Sur cinq à dix actions spécifiques, des études de préfaisabilité seront menées.
Parmi les actions qui seront étudiées, la collectivité souhaite que soit approfondie la question des espaces de logistique urbain. Ainsi, une ou deux analyses de faisabilité technique et financière sur des projets d’espaces de logistique urbaine seront menées.