Clôture de la 5ème édition de Let’s GO : de l’attractivité des métiers à l’organisation du travail

L’événement de clôture de Let’s GO s’est tenu le 9 décembre dernier et a réuni des responsables logistiques, directeur.rice.s d’entrepôts et des recruteurs. Cette rencontre a permis de réfléchir ensemble aux enjeux cruciaux de l’attractivité des métiers, notamment à travers l’organisation du travail comme levier pour fidéliser les équipes dans les secteurs du transport, de la logistique et de la supply chain. Cette soirée a également marqué la clôture de cette édition 2025 tout en ouvrant la voie vers le prochain rendez-vous Let’s GO !

Explorer l’attractivité des métiers

La première partie de la soirée a été marquée par l’intervention de Justine Arnoud, maîtresse de conférences et co-responsable du pôle stratégique RH et logistique à l’Université Paris-Est Créteil. Son intervention avait pour objectif d’expliciter les liens entre l’attractivité des métiers et les conditions de travail dans le secteur de la logistique.

Elle a débuté son intervention par une question ouverte : « Qu’est-ce que l’attractivité des métiers selon vous ? »

Les échanges ont révélé une vision plurielle et ont permis de mettre en lumière plusieurs points clés :

• L’attractivité d’une entreprise : c’est sa capacité à susciter l’envie de travailler pour elle, attirer spontanément des candidats et fidéliser ses équipes, fières d’en faire partie.
• Une marque-employeur forte, qui, elle, doit refléter les valeurs et les engagements de l’entreprise.
• Des facteurs d’attractivité variés : externes (image de l’entreprise, localisation) et internes (qualité de vie au travail, culture d’entreprise).
• Une politique de formation ambitieuse avec des opportunités concrètes pour le développement des compétences.
• Une organisation du travail flexible : respectant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
• Des modes de management bienveillants, valorisant l’autonomie et la reconnaissance.
• La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), mise en œuvre par des actions concrètes et engagées.
• Des conditions de travail adaptées : postes ergonomiques, pénibilité limitée, dialogue social de qualité.

De manière plus globale, l’attractivité des entreprises est étroitement liée à l’attractivité des métiers et l’attractivité du territoire.

Les attentes des candidat.e.s et des salarié.e.s

Les attentes des travailleurs évoluent en raison de plusieurs facteurs comme les avancées technologiques, la digitalisation et la transition écologique. Ce qui était attractif hier ne l’est plus forcément aujourd’hui.

Une attention particulière a été portée à la diversité des profils dans les secteurs de la logistique et de l’industrie, où des inégalités demeurent :

• Sous-représentation des femmes : seulement 30 % dans l’industrie et 20 % dans la logistique.
• Contraintes spécifiques : des horaires atypiques, la pénibilité du travail et des perspectives d’évolution limitées qui peuvent freiner l’attractivité auprès de certains publics, notamment des femmes.

Ces constats montrent la nécessité pour les entreprises de repenser leurs stratégies afin de répondre aux nouvelles attentes, de promouvoir l’inclusion et de rester compétitives dans un environnement en constante mutation

Organiser le travail pour améliorer les conditions de travail : les bonnes pratiques

Dans un second temps un atelier collaboratif a été proposé afin de travailler sur l’amélioration des conditions de travail par l’axe organisationnel.

Après une réflexion personnelle guidée par un document regroupant des mesures organisationnelles, les participants ont identifié celles qu’ils jugent efficaces ou pertinentes.

Dans un second temps, nous avons permis à chaque participant de témoigner sur les pratiques des entreprises présentes concernant chaque thématique abordée. Ce travail collectif a permis de faire émerger de bonnes pratiques sur plusieurs sujets:

• Organisation du temps : La durée des tournées peut varier d’un jour à l’autre. Une entreprise a donc instauré la limitation de la variation des horaires à l’échelle d’une semaine. Une autre entreprise a mis en place un outil RH pour suivre les temps passés. Une 3^ème entreprise a décidé d’anticiper sur l’année le planning des week-end, au lieu de quelques semaines.
• Communication : Une personne a témoigné de l’utilisation d’un cahier de liaison pour passer tous les messages à l’équipe suivante. Un responsable d’entrepôt a expliqué avoir réorganisé la restitution suite aux inventaires. Elle se déroule désormais en petits groupes (10 personnes) pour faciliter les questions et les échanges.
• Relations de travail : Une entreprise a témoigné d’échanges réguliers entre homologues de différents sites pour partager les bonnes pratiques. Un autre participant a déployé un temps en réunion d’équipe pour partager les contrariétés de la semaine.
• Contenu du travail : Une entreprise a témoigné de la mise en place d’espace de formation et d’intégration au sein des entrepôts. Un participant a aussi relaté le bien fondé de l’instauration de fiches projets au sein de l’équipe, permettant à chacun de savoir qui fait quoi.
• Place des salarié.e.s : Une des entreprises présentes a expliqué avoir mis en place des fiches de suivi des événements indésirables. Une autre souligné la valorisation du rôle des tuteurs de formation et de prévention des risques.
• Gestion des flux : Un responsable d’entrepôt a expliqué comment la réorganisation de l’espace de picking a apaisé les flux. Une autre personne a rappelé que la signalisation lumineuse sur les chariots élévateurs les rend plus visibles.
• Culture d’entreprise : Une responsable RH explique que des référents mixité dans chaque équipe RH ont été désigné afin de déconstruire les stéréotypes. Une autre entreprise a témoigné de la mise en place de « règles d’or dans mon métier » permettant à chacun.e d’y réfléchir et de s’engager à les respecter. Une dernière personne a rappelé l’importance de la culture « prévention » pour limiter les risques, par exemple via l’organisation de formations en sécurité routière.

Voici une liste d’actions simples mais porteuses de sens, démontrant que chaque geste contribue à améliorer durablement les conditions de travail.

En conclusion, l’attractivité des métiers ne peut être dissociée de celle des entreprises du territoire. Elle est également très liée aux conditions de travail. L’organisation du travail est un des leviers pour améliorer ces conditions de travail, mobilisant de nombreuses initiatives concrètes et peu coûteuses. Une réflexion collective est nécessaire pour relever ce défi pour construire des environnements de travail où chacun·e trouve sa place et peut s’épanouir.