Publié le 13 septembre 2023
Le groupe Céréco s’est engagé pour la deuxième fois dans le cadre du dispositif Fret21. L’occasion pour le fabricant de céréales bio pour le petit-déjeuner de poursuivre ses actions de décarbonation de ses transports et d’ouvrir de nouveaux chantiers. Report modal, relocalisation, conditionnement, achats… : BSC a rencontré Clément Barbier, gestionnaire Transport et Flux, pour échanger sur les optimisations en cours et sur l’intérêt pour les chargeurs de s’engager dans la démarche Fret21.
Bretagne Supply Chain : Pouvez-vous nous présenter l’entreprise Céréco ?
Clément Barbier : Le groupe Céréco est, depuis plus de 30 ans, fabricant de céréales biologiques pour le petit-déjeuner. Le groupe, qui compte 170 salariés, est composé de trois entreprises basées dans l’Ouest de la France : Céréco (Ille-et-Vilaine), Rouger (Manche) et Elcéa (Deux-Sèvres). Depuis 2017, suite au départ en retraite du fondateur Gérard Le Goff, nous sommes rattachés au groupe Olga (ex Triballat Noyal). Notre chiffre d’affaires est d’environ 45 M€, dont 98% réalisés en France.
Nous commercialisons deux marques : « Grillon d’Or » sur le réseau spécialisé bio (Naturalia, La Vie Claire…) depuis 1991 et « Terre & Céréales » dans le réseau GMS (Carrefour, Leclerc…) depuis 1999. Nous fabriquons également pour les marques de distributeurs (MDD) de nos clients.
Depuis toujours, Céréco est engagé pour l’environnement et cherche à préserver les ressources et les hommes en proposant des recettes 100% bio. A ce titre, nous sommes labelisés BioED (Bio Entreprise durable) depuis 2015.
BSC : Pourquoi l’entreprise s’est-elle (ré)engagée dans Fret21 ?
C.B. : Car nous n’avons pas encore atteint la neutralité carbone ! La RSE est très importante pour Céréco. Cela fait partie de notre ADN. En interne, nous avons constitué un groupe pluridisciplinaire de 15 à 20 personnes, dont les fonctions sont réparties sur les 7 thématiques que compose la RSE, pour avancer sur ces sujets. Nous avons, en 2023, réalisé notre Bilan Carbone jusqu’au scope 3. C’était évident pour nous de continuer à travailler sur des actions de réduction des émissions de gaz à effet de serre de nos transports et de chercher de nouvelles solutions, car l’activité transport fait partie du Top 3 des plus émetteurs dans notre secteur.
Nous sommes aussi convaincus que les bénéfices environnementaux sont aussi économiques. C’est, pour nous, une démarche écolo-nomique !
BSC : Céréco s’était déjà engagé il y a 3 ans dans Fret21. Avez-vous réussi à tenir vos objectifs ?
C.B. : Il y a trois ans, avec 14 actions réparties sur les 4 axes du programme Fret21, nous avions ambitionné une réduction à hauteur de -15% pour, au final, atteindre -10.5%. Certaines actions construites en début d’engagement se sont révélées économiquement non viables à court terme, d’autres ont pris du retard avec le COVID. Les actions qui n’ont pas pu être validées ne sont pas pour autant abandonnées. Nous en avons reconduit sur le nouvel engagement.
BSC : Quels engagements avez-vous pris dans le cadre de ce réengagement ?
C.B. : Pour ce réengagement, nous avons validé 12 actions sur les 4 axes proposés par Fret21 (moyen de transport, distances parcourues, taux de chargement et achats responsables).
Concernant les moyens de transports, nous voulons développer davantage le report modal avec l’utilisation du transport rail-route. Cela représente 80% de notre engagement. Fin 2022, 10% de nos volumes de ventes utilisaient ce mode de transport pour livrer nos clients du sud-est de la France. Nous estimons à 35-40%, les volumes qui pourraient utiliser ce mode de transport. Sachant qu’en moyenne cela réduit les émissions de 70 à 80%, nous avons encore une belle marge de progression devant nous.
Sur la question des distances parcourues, nous finissons de valoriser notre investissement « Avoine France » débuté sur l’engagement précèdent. Le déploiement de notre nouvel outil de production avait pris du retard avec la période de COVID. En 2023, 100% de notre avoine cultivée en France est transformé dans l’entrepôt d’Elcéa à Mazières-en-Gâtine (79). Auparavant, par manque de capacité, la matière première était envoyée chez des industriels allemands et espagnols avant de revenir en Bretagne.
Pour optimiser les taux de chargement, nous travaillons en interne sur différents projets comme celui du poids de nos big-bags de céréales produits sur le site d’Eléca. Optimiser le poids par big-bag, en y ajoutant 100 à 200 kg, va nous permettre de réduire notre besoin en transport sur l’axe Niort-Rennes et de réduire de 15% nos émissions.
Enfin, sur la question des achats responsables, nous avions décidé lors de notre premier engagement de collaborer avec des prestataires, à minima, signataire de la charte « Objectif CO2 ». Fin 2022, plus de 80% de nos volumes étaient transportés par des transporteurs engagés. Fin 2025, nous voulons que 100% de nos flux soient transportés par des transporteurs engagés dans « Objectif CO2 », dont plus de 40% devront être labélisés.
Au final, nous allons chercher à réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 10% sur la période 2023-2025, soit une réduction de 146 tonnes de CO2.
BSC : Quels sont pour vous les avantages apportés par Fret21 ?
C.B. : FRET21 nous apporte un cadre, un suivi annuel contrôlé et validé. Nous n’avançons pas seuls dans la démarche. Le programme fournit également des outils complets, gratuits, pour modéliser nos actions. Grâce à cela, nous pouvons estimer les gains en termes d’émissions de gaz à effet de serre et cibler les actions à prioriser. L’adhésion à Fret21 nous permet également de négocier certaines dispositions avec nos clients / fournisseurs en mettant en avant les bénéfices de réduction des optimisations proposées.
BSC : Que diriez-vous à une entreprise qui souhaite s’engager dans Fret21 ?
C.B. : C’est une démarche gratuite, sans engagement de résultats. Transformez vos idées en projet d’entreprise pour y faire adhérer le plus grand nombre. Profitez également de la notoriété Fret21 pour optimiser certaines pratiques avec vos parties prenantes internes et externes.