Publié le 18 août 2020
Brest métropole a voté en début d’année son Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) pour la période 2019-2025. Une stratégie territoriale qui consacre une large part de ses actions à la logistique et à la transition énergétique des transports.
Le nouveau PCAET de Brest Métropole vient prolonger le premier Plan climat de 2012 et amplifier la politique de transition énergétique locale qui sera mise en œuvre dans les six années prochaines années. Il définit des objectifs et un programme d’actions détaillé autour de cinq thématiques majeures (la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques, celle des consommations d’énergie, le développement des énergies renouvelables et l’adaptation du territoire face au changement climatique).
Brest Métropole inscrit son PCAET dans l’objectif du « Facteur 4 », soit la division par 4 des émissions de gaz à effet de serre (GES) du territoire d’ici 2050. Parmi les actions inscrites dans le Plan, les questions de transport de marchandises, de logistique urbaine et de transition énergétique des transports sont largement abordées. Revue de détail…
Vers la transition énergétique des transports sur le territoire
Les transports, tous modes confondus, sont responsables de 22% des émissions de GES du territoire. Le PCAET affiche donc un objectif clair visant la « décarbonation » de l’ensemble des transports sur la Métropole. Cette dernière acte ainsi l’arrêt de l’achat de bus diesel dès 2020, avec un objectif d’atteindre une flotte 100% « propre » (renouvelable, électricité, GNV, biogaz…) en 2035. Cette transition vers des carburations plus propres sera aussi appliquée à la collecte des déchets, pour laquelle des études et des tests de faisabilité d’évolution des carburations, notamment vers le GNV, sont prévues. Les communes de la Métropole seront aussi invitées à réfléchir à la conversion des véhicules des « pools » communaux et de ceux de leurs agents.
Brest Métropole accompagne déjà ces évolutions en déployant progressivement un réseau de bornes de recharges pour véhicules électriques et en facilitant l’implantation d’une station [bio]GNV par le Syndicat d’Energie du Finistère sur la commune de Guipavas, à l’est de l’agglomération. Pour la Métropole, cette dernière permettra de tester des bus ou/et bennes ordures ménagères au GNV avant de valider la conversion d’une partie de la flotte, notamment les bus articulés pour lesquels la motorisation électrique n’est pas adaptée. Brest Métropole souhaite poursuivre le déploiement d’un réseau de stations d’approvisionnement en énergies propres (électrique, GNV, biogaz) « ouvertes au public, réparti sur le territoire et de densité suffisante » pour permettre des temps de parcours raisonnables pour la recharge des véhicules, en concordance avec le cadre régional.
Vers une meilleure intégration des enjeux du transport de marchandises
Brest Métropole entend que le transport de marchandises réduise ses émissions de GES et de polluants, notamment par la conversion de la flotte actuelle vers de nouvelles carburations, comme le GNV et l’électrique. En complément, elle propose une série de mesures, à commencer par l’élaboration d’un diagnostic territorial du transport des marchandises, et ce, pour identifier les leviers d’action. La Métropole entend aussi améliorer la logistique des derniers kilomètres en tenant compte des contraintes liées à l’ensemble de la chaîne logistique (acheminement, accessibilité, livraison, gestion des flux retours…) et « conventionner » avec les sociétés de logistique.
Le Plan rappelle à ce titre la Convention signée avec le Groupe La Poste. Au travers de cette convention, Brest Métropole affichait ses objectifs sur la question de la logistique urbaine. Ainsi, la métropole annonçait que des réglementations spécifiques pourraient ainsi voir le jour pour avantager les « services de livraison à haute performance environnementale » (véhicules propres, optimisation de la taille des véhicules aux volumes transportés, qualité d’insertion au contexte urbain…).
La métropole entend aussi intégrer la logistique urbaine dans les futurs aménagements urbains en intégrant des espaces logistiques « correctement dimensionnés, bien situés et bien desservis » pour organiser la livraison du « dernier kilomètre » par le biais de tournées optimisées et de moyens mutualisés en véhicules à faibles émissions. Dans ce cadre, la collectivité devrait favoriser l’émergence d’Espaces Logistiques Urbains (ELU) en zones denses et d’un ou de plusieurs Centres de Distribution Mutualisés (CDM) multi-opérateurs, permettant la massification des flux amont, la mutualisation de la distribution en centre-ville et le stockage déporté pour les commerçants et les PME du centre-ville. Enfin, la métropole s’est engagée à examiner les conditions d’implantations de consignes automatiques à colis multi-opérateurs et le développement de points de livraison chez les commerçants.
Autres sujets évoqués par le PCAET : le développement des circuits courts pour l’alimentation des services de restauration de la Métropole, la relance de la plateforme ferroviaire du port, et plus largement la question de la logistique portuaire dans le cadre de la stratégie « Port 2040 », et le développement du vélo, notamment pour les livraisons.